Les soldes ne marchent plus

Les soldes vont-elles reprendre des couleurs en cette période d’inflation et de crise du pouvoir d’achat ?

C’est parti pour quatre semaines de soldes.  Cet événement phare se voit désormais concurrencé par une frénésie de promotions et de ventes privées tout au long de l’année. Est-il encore incontournable ? Il semblerait que oui, selon un sondage de Diffusis France pour Channable, société spécialisée dans la gestion de flux et l’automatisation SEA (shopping 3.0). 81% des Français vont profiter des soldes d’hiver 2023 pour faire de bonnes affaires et 23% projettent de dépenser moins de 250 euros, 37% de 250 à 500 euros, 24% de 500 à 1000 euros, 16% plus de 1000 euros. 68% des répondants vont acheter des produits de mode, 36% des produits de sport, et 29% des produits high-tech.

Pourtant, le black Friday n’a pas rencontré le même succès que les années passées. Et l’inflation a rogné les dépenses pendant les fêtes. Les campagnes de promotion ou de réduction, proposées très régulièrement sur Internet notamment, changent la façon de consommer. En cette période de chute du pouvoir d’achat, les soldes peuvent être tentantes avec leurs réductions de prix, mais elles représentent quand même une dépense supplémentaire Il est évident que ce qu’on appelle les « achats plaisir » ne font plus recette et que même les achats dits de nécessité ne s’effectuent pas sans précautions.

Une réflexion à mener

Cette réticence des consommateurs se traduit par une baisse de la fréquentation constatée par 92% des professionnels, doublée d'une baisse du panier dans des proportions de 20% à 30% constatée par 79% des professionnels, selon les chiffres du SDI. Difficile dans ces conditions d’écouler ses stocks.

Pour les commerces de proximité, les soldes ont donc perdu de leur intérêt, d’autant plus qu’une certaine partie d’entre eux n’ont pas la possibilité technique de pratiquer des ventes privées, faute de fichier client adéquat.

Il leur faut pourtant être présent, pour attirer l’attention des consommateurs et ne pas laisser le champ libre aux grands noms et grandes enseignes.

Il va être tout à fait intéressant de voir quel sera le comportement des consommateurs dans les prochaines semaines. Si les résultats sont moyens, il sera peut-être enfin temps de lancer une vaste réflexion sur les soldes, leurs dates, leur fonctionnement, leur réglementation. Les commerçants de proximité n’attendent que ça.

Pour rappel, les soldes sont des ventes réglementées. Ils présentent les caractéristiques suivantes :

  • elles sont accompagnés ou précédés de publicité ;
  • elles concourent à l'écoulement accéléré de marchandises en stock dont des exemplaires ont été proposés à la vente et payés depuis au moins un mois à la date de début de la période de soldes considérée ;
  • elles comportent une annonce de réduction de prix (qui peut aller jusqu'à une revente à perte) dans la limite du stock à écouler ;
  • elles sont pratiqués pendant des périodes fixes de quatre semaines (soldes d'été et d'hiver). Hormis pour les ventes à distance, des dates différentes sont prévues dans certains départements pour tenir compte d’une forte saisonnalité des ventes ou d’opérations commerciales menées dans des régions frontalières.

En dehors des périodes légales de soldes, les commerçants peuvent organiser des opérations commerciales pour déstocker, en annonçant des réductions, sous réserve qu’ils n’utilisent pas le mot « soldes » et qu’ils respectent la législation sur l’interdiction de revente à perte. Aucun commerçant n’est obligé de pratiquer des soldes.

   

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