Les métiers de proximité se féminisent

On compte une part plus importante de dirigeantes d’entreprises dans les métiers de l’artisanat et du commerce, même si de fortes représentations demeurent au niveau de la formation.

La fonction de « chef d’entreprise » poursuit sa féminisation dans les secteurs de proximité. De 800 000 en 2017, le nombre de femmes à la tête d’une entreprise artisanale, commerciale ou libérale se monte à 1 060 000 fin 2020, soit 40 % des chefs d’entreprise du régime indépendant (la proportion était de 38 % en 2017), selon une étude publiée par l’U2P.
La progression concerne toutes les familles d’activité, à l’exception bien entendu de secteurs déjà très féminisés comme la coiffure, l’esthétique ou le commerce de fleurs. Les principales hausses se situent dans les entreprises libérales de la santé et du droit. Dans une moindre mesure, on retrouve également une progression dans l’artisanat de fabrication et le commerce d’alimentation. Les filières du BTP restent « réservées » aux hommes qui représentent 96 % des chefs d’entreprise du secteur.

De plus en plus de dirigeantes exercent sous le régime de la micro-entreprise. La part d’indépendante ayant fait le choix de ce régime est ainsi passée de 36 % en 2017 à 45 % en 2020. Cette tendance concerne également les hommes dans une proportion quasi-identique.

Faiblesse de l’apprentissage

Si la féminisation de la fonction de dirigeant se répand, les choix d’activités demeurent encore assez liés aux représentations des métiers et aux choix d’orientation et de formation des jeunes femmes. On l’a vu, le BTP n’attire que très peu de femmes, ainsi que le travail des métaux, les services automobiles, la réparation de machines ou encore les services informatiques. Elles sont en revanche plus nombreuses  dans les métiers de gestion, de commerce, du textile-habillement, des soins à la personne ainsi que dans certains professions libérales. En parlant de formation, il est à noter que les dirigeantes d’entreprise de secteurs de proximité se démarquent de leurs homologues masculins par un niveau d’études plus élevé, notamment dans les activités artisanales ou commerciales. On peut en conclure que celles qui se sont formées au métier de leur entreprise ont poussé plus loin leur parcours de formation mais aussi qu’elles ont réalisé un parcours de formation dans une autre domaine que le métier de leur entreprise.

Les stéréotypes se retrouvent dans les choix effectués par les apprenties. Elles s’orientent massivement vers des diplômes comme ceux de préparateur en pharmacie, d’auxiliaire vétérinaire, de coiffure, d’esthétique ainsi que dans les diplômes de vente et de gestion. On remarque toutefois une féminisation accrue dans les CAP pâtissier ou peintre applicateur de revêtements. En 2020, tous secteurs confondus, les femmes ne représentaient qu’à peine un tiers de apprentis.  

Les dirigeantes sont plus jeunes que leurs homologues masculins : 32 % d’entre elles ont moins de 40 ans contre 27 % pour les hommes. Dans le même temps, la part des pus de 60 % est passée de 10 % à 13 %, en lien avec l’allongement de la vie professionnelle et les évolutions démographiques.

L’étude démontre également que contrairement aux idées reçues, la fonction de dirigeant n’entraîne pas d’impact délétère sur l’équilibre vie familiale / vie professionnelle. Les deux tiers des dirigeantes (notamment celles avec enfant) déclarent que le fait d’être à son compte améliore son équilibre de vie. Plus que la charge familiale, c’est la taille de l’entreprise qui semble avoir une incidence négative sur cet équilibre. Les dirigeantes d’entreprises avec salariés sont moins nombreuses (48 %) à partager cet avis. De fait, les dirigeantes apparaissent d’abord préoccupées par les questions économiques (insécurité financière) puis par la charge d’activité et la solitude. L’épanouissement personnel est un élément fort de satisfaction venant contrebalancer ces points négatifs.

   

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