Croissance, déficit, dette : les prévisions du gouvernement pour 2027

Baisse de l’inflation, hausse de la croissance. Les espoirs économiques du gouvernement pour les prochaines années tiennent un peu de la méthode Coué.

Le gouvernement a présenté son programme de stabilité budgétaire (PSTAB) pour la période 2023-2027. Il prévoit un retour du déficit public sous le seuil de 3% de produit intérieur brut (PIB) à l’horizon 2027, conformément aux règles budgétaires de l'Union européenne, et une baisse du poids de la dette publique à compter de 2024. Selon les mots de Bruno Le Maire, le programme vise à « protéger les Français face à la hausse des prix de l'énergie, tout en menant des réformes d'ampleur pour soutenir la croissance, atteindre le plein emploi, accélérer la transition écologique et numérique, garantir la souveraineté économique de la France et assurer l'ordre républicain ».

Après la crise sanitaire qui a provoqué un fort accroissement du déficit public (9% du PIB en 2020), le gouvernement vise un retour à la maîtrise des finances publiques. Les objectifs du PSTAB 2023-2027 sont plus ambitieux que le précédent programme de stabilité présenté en juillet 2022. Il vise à ramener le déficit public à 2,7% du PIB en 2027 (au lieu de 2,9%), et la dette publique à 108,3%, soit 4 points de dette en moins que ce qui avait été envisagé il y a un an.

En 2023, le déficit public s’établirait à 4,9% de PIB en raison notamment du maintien des mesures de protection des ménages et des entreprises face aux effets de la guerre en Ukraine et à ses conséquences sur l’inflation (poursuite du bouclier tarifaire, amortisseur électricité pour les très petites entreprises et les PME, indemnité carburant…). Ces mesures auraient un coût net de 31 milliards d’euros en 2023.

Le gouvernement se donne pour objectif de contenir la hausse des dépenses publiques en volume à +0,6% en moyenne annuelle sur la période 2023-2027 (hors mesures de soutien et de relance). Cette maîtrise de la dépense publique repose sur des réformes structurelles, comme la réforme des retraites et la réforme de l’assurance chômage, mais également sur la revue annuelle des dépenses prévue dans la loi de finances initiale pour 2023.

Hypothèses optimistes

Le gouvernement prévoit, par ailleurs :

  • une croissance plus dynamique avec un taux de 1% en 2023, puis de 1,6% en 2024 et de 1,8% en 2027 ;
  • une inflation de 4,9% en 2023 (revue en hausse de 0,7 point par rapport au précédent programme de stabilité) et de 2,6% en 2024 (-0,4 point).

Toutefois, selon l'avis relatif aux prévisions macroéconomiques associées au programme de stabilité pour les années 2023 à 2027 du Haut Conseil des finances publiques (HCFP), cette trajectoire des finances publiques s’appuie sur une hypothèse de croissance « optimiste », sans laquelle le déficit resterait plus important à l’horizon 2027 et le poids de la dette recommencerait à croître à partir de 2024.

Il considère notamment que le reflux attendu sur l’inflation « paraît rapide », que la hausse de la consommation des ménages est « , possible mais non acquise » et que l’augmentation de l’emploi total « paraît surestimée ».

Quant à la maîtrise des dépenses publiques, « cette trajectoire appelle la mise en œuvre sur plusieurs années d’efforts de maîtrise de la dépense d’une ampleur supérieure à ceux qui ont pu être mis en œuvre par le passé, , alors que leur calendrier et leurs modalités concrètes restent toujours imprécis. Elle suppose aussi que les mesures annoncées de baisse de prélèvements obligatoires ne soient pas intégralement mises en œuvre ou qu’elles soient compensées par des hausses d’autres prélèvements ou des réductions de dépenses fiscales ».

   

 

 

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