À la recherche de l’optimisme

Les tensions sur la trésorerie, les difficultés d’approvisionnement, le prix de l’énergie : tout se ligue pour faire baisser le moral des patrons.

Deux enquêtes viennent confirmer que la situation rester très compliquée pour les TPE. La première, signée Bpifrance Le Lab et Rexecode montre que les TPE font part d’une situation de trésorerie toujours tendue et qu’une majorité des dirigeants craignent de voir la situation se tendre dans les prochains mois.

Une majorité de PME / TPE seraient restées à l’écart de l’impact de la hausse du prix de l’électricité en 2022 (55 % aurait acheté leur électricité en 2022 à un prix identique à celui de 2021). En revanche, une très large majorité d’entre elles se disent concernées par les hausses de prix à l’achat cette année : 76 % s’attendent à payer un prix unitaire moyen de l’électricité supérieur à celui de 2022. Pour un tiers d’entre elles, cette hausse serait supérieure à 15 %. À noter que les dispositifs publics d’atténuation du choc de coût de l’énergie sont largement méconnus.

Dans ce contexte, 48 % entreprises anticipent une dégradation de leur marge nette cette année. Cette proportion est en hausse de 14 points par rapport à il y a un an pour 2022. Les dirigeants qui s’attendent à une hausse du prix d’achat de l’électricité supérieure ou égale à 15 % entre 2022 et 2023 sont plus nombreux à anticiper une baisse de leur marge nette (56 % contre 44 % de celles anticipant une hausse inférieure à 15 %).

Craintes sur le remboursement du PGE

Sur la question du PGE, 66 % des TPE / PME l’ont utilisé en grande partie voire en totalité (contre 63 % en octobre et 52 % il y a un an). 16 % des PME / TPE ont déjà remboursé leur prêt en intégralité ou comptent le faire d’ici la fin de l’année. Une large majorité (77 %) pensent en revanche l’amortir sur plusieurs années. 7 % redoutent ne pas être en mesure de pouvoir le rembourser.

Seul signal favorable, les intentions d’investissement se redressent.

L’autre enquête, réalisée par CCI France en partenariat avec Opinionway indique que l’optimisme reste toujours faible chez les dirigeants d’entreprise. L’indicateur est à 69, alors qu’il dépassait la marque de 100 juste avant la crise sanitaire, et qu’après être descendu très bas il était remonté à 108 à la mi-2021. Mais depuis le début 2022, il stagne entre 66 et 80. Les entreprises de moins de 10 salariés sont encore plus frappées par cette baisse de moral, avec un indicateur à 67. Et pour 47 % des patrons de TPE, la phrase « c’était mieux hier » est celle qui s’adapte le mieux à la situation actuelle. Ce pourcentage baisse en fonction de la grandeur de l’entreprise et il n’est que de 28 % pour les 50 salariés et plus. C’est un signal de plus des immenses difficultés rencontrées par les entreprises de proximité. Malgré tout, 63 % des patrons se disent assez confiants pour leur entreprise dans les 12 prochains mois. Mais là encore, l’écart entre les plus petites (63 %) et les plus grandes, 80 %) est marquant.

Toujours l’inflation

L’inflation continue d’avoir un impact sur l’activité. 78 % des entreprises sont plus attentives que d’habitude à leurs charges, et 50 % craignent que l’inflation puisse avoir des conséquences sur la viabilité de l’entreprise (56 % pour les 1 à 9 salariés, 38 % pour les plus de 50).

Un tiers des chefs d’entreprise subit toujours des difficultés d’approvisionnement (30%) soit 3 points de moins qu’en février 2022.

Ce sont principalement les matières premières industrielles (25 %), les matériaux de construction (20 %) et les composants électroniques et semi-conducteurs (16 %), qui sont concernés. Les ruptures d’approvisionnement et les délais de livraisons sont les deux conséquences les plus souvent rencontrées, juste devant la hausse des prix de marchandises.

Quant aux évolutions à engager, 36 % des dirigeants estiment que la réduction de l’impact environnemental est important pour leur entreprises, 22 % évoquent la numérisation du fonctionnement et de l’offre et 20 % le changement de l’organisation du travail. Près de 3 sur 10 ne se sentent pas impliqués par la mise en place de ces évolutions.

   

 

 

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